Arthur De Sloover ne regrette pas d'être resté au Beerschot
Le défenseur n’est pas étranger au bon début de saison du Bee.
- Publié le 10-10-2018 à 21h01
- Mis à jour le 10-10-2018 à 21h02
Ces dernières années, le Beerschot avait pris l'habitude de s'installer dans les places anonymes de Division d'Honneur sans voir pour autant le spectre de la relégation. Les départs de Paton et Dockier avaient laissé craindre une année plus délicate. Plus d'un mois après le coup d'envoi de la campagne, les Ours ont non seulement déjà pris beaucoup de points, mais ils y ont ajouté la manière.
Le Bee présente chaque dimanche une véritable identité de jeu. John Golberg dispose d'un axe redoutable avec en défense De Sloover-Bull, au milieu Rossi-Catlin et en attaque Perez-Carson. "L'équipe ne se limite pas qu'à cet axe. Autour de lui, les dirigeants ont fait confiance à des jeunes dont Roman Duvekot", souligne Arthur De Sloover. "Le banc, aussi, s'est étoffé." La réussite du Bee, qui figure en 3e place du groupe A devant le Dragons et le Braxgata, se résume simplement pour le jeune Red Lions. "Nos renforts ont apporté une réelle plus-value à notre jeu. Notre noyau présente une stabilité qui nous permet de trouver assez vite nos automatismes." Les erreurs du passé ont été gommées. "Nous jouons tous les uns pour les autres ce qui était moins le cas avant. Face au Brax, notre solidarité nous a menés vers la victoire. Je vois autour de moi des gars positifs entre eux et avec les arbitres. Tout ce qui vient de l'extérieur ne nous atteint pas car nous n'avons pas d'emprise dessus."
Les joueurs-cadres assument également leurs responsabilités. Arthur De Sloover, qui a été approché par de grands clubs, a fait confiance au projet du Bee. "Et j'en suis très satisfait. Shane McLeod m'avait annoncé la couleur. Quel que soit mon choix, il le respecterait." Le deuxième roi Arthur avait le sentiment qu'il n'avait pas encore achevé son histoire à Kontich. "Je joue dans un univers où je sens la confiance de mes coéquipiers. Je veux encore grandir." S'il gagne beaucoup de duels, il confesse un manque d'efficacité dans sa communication. L'homme parle avec son stick, mais il veut encore apprendre à mettre les mots et les répandre sur le terrain avec la même efficacité que ses balles. "Je ne suis pas un joueur qui parle beaucoup. Je suis plus un leader à la balle. Le Bee m'offre ce rôle de patron pour m'aider à me réaliser."
C'est surtout le Red Lion qui aide le Bee. Hermétique à la pression, il apporte toujours une solution au porteur de la balle pour se dégager proprement. "Rossi est la clef car il demande toujours la balle."
D'une humilité rare, ce Courtraisien, issu d'une famille full stick dont Alix Gerniers est une des représentantes, balaye le star système qui accompagne son nouveau statut. "Je ne m'occupe pas de cet aspect. J'essaye juste d'aider mon équipe." En un tournoi, il a crevé l'écran en équipe nationale. "J'ai eu un peu de chance. Après les JO de Rio, Elliot Van Strydonck a laissé une place vacante que j'ai saisie sans me projeter trop loin. J'ai été repris pour la World League III à Johannesburg où nous avons battu l'Allemagne en finale 6-1. Je ne songeais même pas à une sélection à l'Euro." Depuis sa première apparition avec le maillot des Reds, il n'a plus jamais été inquiété. "Je suis un type calme sur le terrain et en privé." Ce calme et cette structure trouve son origine en U15. "Comme j'habitais à Courtrai, je devais toujours m'organiser car mes entraînements se déroulaient à Boom. Je salue le rôle de mes parents qui mangeaient les kilomètres, notamment le lundi soir, pour m'aider à assouvir ma passion", poursuit celui qui excellait au football, au tennis et au hockey. "Je n'ai jamais ressenti une pression. Mes parents m'ont laissé combiner mes études (Sciences Economiques à l'université d'Anvers) et le hockey."
A 21 ans, Arthur De Sloover figure déjà parmi les plus grands talents du championnat. Outre son prénom, il partage de nombreux points communs avec le défenseur de Bloemendaal, Arthur Van Doren. "Je comprends la tentation de la comparaison, mais je reste moi-même. Je l'observe beaucoup et j'apprends plus vite. Arthur a une vision exceptionnelle. Ses longues passes, ses accélérations soudaines, sa technique en font un joueur complet et unique."
En Belgique, il apprécie beaucoup les matches face au Racing car il est en contact avec Cédric Charlier. "Nous nous livrons toujours de bons duels. Si je le sors de son match, l'attaque du Racing est plus sous contrôle."
Ce week-end, il visera une nouvelle victoire qui consoliderait la 3e place dans le groupe A. "Nous visons d'atteindre les quarts de finale. Nous sommes cinq pour 4 places ce qui fait un déçu à l'arrivée. Ensuite, tout est possible."
Tout est possible comme un départ vers les Pays-Bas. "Je rêve de jouer un jour en Hoofdklasse. Si l'occasion se présente, je sauterai dessus, mais je dois voir ce qui est jouable pour mes études."